La bioéthique en question

LA MISE EN PLACE D'OUTILS D'INFORMATION ET DE SENSIBILISATION

Pour permettre à chacun de sʼinformer et de se faire une opinion sur les questions de bioéthique, les AFC ont édité un ensemble de fiches à télécharger qui font le point sur les grandes thématiques bioéthiques :

les États généraux de la bioéthique.

Ceux-ci doivent durer six mois et aboutiront à une nouvelle loi sur la bioéthique à la fin de l’année 2018. (...)

Comprendre les enjeux de la bioéthique", livret à télécharger


En France et en Europe, l’embryon humain est menacé par les promoteurs de la recherche sur l’embryon. Aujourd’hui, les citoyens européens ont les moyens de se mobiliser pour le protéger: une toute nouvelle procédure, l’Initiative citoyenne européenne, permet à chacun de faire entendre sa voix.
Pour la France, la Fondation Jérôme Lejeune, Alliance VITA, les Associations Familiales Catholiques et le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine unissent leurs forces afin de faire signer l’Initiative citoyenne européenne «Un de nous» (One of us).
Objectif : stopper le financement européen de la recherche sur l’embryon
humain
, actuellement en discussion pour la période 2014-2020.

Une menace urgente

L'enjeu est majeur. La recherche sur l’embryon humain conduit à sa destruction.
En Europe, la question du financement de cette recherche crée de fortes tensions entre les pays. En France, une proposition de loi visant à lever l’interdiction de recherche sur l’embryon vient d’être temporairement bloquée par des députés, mais devrait revenir en discussion prochainement.
Une décision européenne refusant de financer ces recherches apporterait un soutien décisif pour la protection de l’embryon dans notre pays. D'où l’importance de votre signature.

Un droit nouveau

L’Initiative citoyenne est un nouvel instrument de démocratie pour les citoyens européens. En réunissant 1 million de signatures, dont au moins 60 000 en France, elle oblige la Commission européenne à reconsidérer la question du financement de la recherche sur l'embryon humain.
Chaque voix compte. Il en va de l’avenir de la recherche et du respect de l'être humain dans notre pays et en Europe.
Signez et faites signer autour de vous.

Recherche sur l’embryon : débat repoussé!

Dans la nuit du 4 au 5 décembre 2012, le Sénat avait adopté en catimini une proposition de loi, déposée par le groupe radical de gauche dans le cadre d’une niche parlementaire, autorisant la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires.

Une niche parlementaire est une journée réservée à un groupe parlementaire d’opposition ou minoritaire pour étudier ses textes. Cette séance de deux heures avait été avancée d’une semaine, prenant de court les sénateurs, dont un certain nombre manquaient et d’autres, élus en septembre 2011 et n’ayant pas de ce fait participé aux débats précédant leur élection, ne connaissaient pas bien le dossier.

Rappelons que la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, qui avait été précédée de trois ans de débats et réflexions, avait maintenu le principe d’interdiction de cette recherche tout en l’assortissant d’exceptions.  Elle avait en outre prévu une révision de cette loi tous les sept ans, à moins que des progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ne justifient l’avancée du calendrier, auquel cas le projet de réforme devait être précédé d’un débat public sous forme d’états généraux.

Aucune avancée scientifique ne justifiait ce changement. Au contraire, la remise du prix Nobel aux inventeurs des cellules reprogrammées était un signe fort en faveur d’une autre recherche respectueuse de l’être humain.

Faisant fi de la loi, avançant des arguments éculés : mettre fin à l’hypocrisie du système précédent, aux entraves à la recherche, les sénateurs ont voté la proposition.

Dans la nuit du 28 au 29 mars 2013, les députés pensaient entériner le texte, utilisant la même démarche que leurs homologues du Sénat. C’était compter sans les députés de l’opposition, bien décidés à faire obstacle à cette proposition, qui avaient déposé plus de 400 amendements. L’examen de ces amendements exigeant plus de temps que celui imparti à la niche, les députés radicaux de gauche, furieux, ont quitté l’hémicycle.

L’examen du texte est donc repoussé de plusieurs semaines. Il faudra qu’il soit repris par un autre groupe parlementaire, par le gouvernement ou mis à l’ordre du jour de l’Assemblée lorsqu’elle en aura la maîtrise.  A moins que l’actualité économique et sociale n’oriente les débats sur d’autres urgences.

Communiqué de presse AFC du 27 mars 2013

Recherche sur l'embryon : quelle protection des plus faibles
L'Assemblée nationale se penchera demain, jeudi 28 mars 2013, sur une proposition de loi remplaçant le dispositif juridique actuel (loi n° 2011-814 du 7 juillet 2011) d'interdiction de la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires par un régime « d'autorisation encadrée ».
Cette loi modifierait substantiellement la loi relative à la bioéthique en autorisant sous certaines conditions la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires.
Pour les Associations Familiales Catholiques (AFC), la dignité de la société tient en sa capacité à protéger les plus faibles. La recherche sur l’embryon met à mal ce principe.
Toute recherche sur l'embryon fait de celui-ci un matériau de laboratoire et aboutit à sa destruction. L'embryon demande plus respect et de prudence puisqu'il s'agit d'un être humain au tout début de sa vie qu'il faut protéger.
Par ailleurs, « tout ovule humain doit, dès le stade de la fécondation, être considéré comme un embryon humain dès lors que cette fécondation est de nature à déclencher le processus de développement d'un être humain », comme le rappelait un arrêt de la Cour européenne de justice, le 18 octobre 2011.
En conséquence, les moyens consacrés aux recherches sur l'embryon devraient être utilisés pour développer des recherches respectueuses et gardiennes d'une écologie de l'Homme soucieuse de l'intégrité des personnes quel que soit leur stade de développement (par exemple les recherches sur les cellules souches issues du sang de
cordon répondent à cette exigence de respect tout en étant une voie scientifiquement prometteuse puisque déjà reconnue par un prix Nobel de médecine).
Enfin, toute modification de la loi en matière de bioéthique doit faire l’objet d’une concertation et d’un débat public, comme le prévoit la loi examinée demain (loi n° 2011- 814 du 7 juillet 2011), débat qui n’a pas eu lieu. Les AFC seront particulièrement vigilantes à ce que ce temps de réflexion et de discernement ne soit pas tronqué.
Contact presse
Aude Ducros
01 48 78 81 08
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Respecter la vie humaine ?

Communiqué de Mgr d'Ornellas
« Vous voulez protéger la vie dans des conditions qui nous paraissent contraires à l’essence même de la vie. » En prononçant cette phrase, le sénateur Jacques Mézard, (qui veut l’autorisation légale de la recherche sur l’embryon humain) a pourtant exprimé la gravité de l’enjeu de la proposition de loi adoptée dans la nuit par le Sénat.
La vie de l’embryon humain mérite-t-elle d’être protégée ? Oui ou non ? Le Sénat a répondu par la négative. Conscient qu’il s’agit d’une « transgression anthropologique », il a pourtant voté l’autorisation de la recherche sur l’embryon humain, par principe et non plus seulement par exception. Le motif invoqué est hasardeux : le retard de la France en matière de recherche scientifique. Est-il vrai que le progrès de la recherche française dépende de cette autorisation ?
L’embryon humain a le droit d’être protégé. L’Europe demande que sa protection soit assurée le mieux possible. Notre droit français actuel s’honore en maintenant, sans ignorer les situations difficiles, le respect de l’être humain « dès le commencement de sa vie ». La France peut être fière de ce respect. Souhaitons qu’elle garde cette fierté !
Le Sénat a remis en cause ce respect. Cela est choquant. Et un tel changement est opéré sans même qu’un véritable débat ait eu lieu. La loi de bioéthique promulguée en juillet 2011 exige pourtant ce débat. Le Sénat ne l’a pas jugé utile. Pourquoi avoir peur du débat qui fait appel au vaste panorama de la philosophie et de la science ? L’Allemagne maintient l’interdiction de recherche sur l’embryon humain. Faudra-t-il que ce soit l’Allemagne qui soit en avance dans le respect dû à l’être humain ?
Le vote du Sénat est d’autant plus choquant que, dans les tests pour les nouveaux médicaments, la communauté scientifique internationale privilégie désormais les cellules souches reprogrammées découvertes par les Nobels Gurdon et Yamanaka. Comme l’a écrit le neurobiologiste Alain Privat, l’adoption d’une disposition autorisant par principe l’expérimentation sur les embryons humains « enverrait au monde un message de négation de l'éthique et d'anachronisme scientifique ».
Mgr Pierre d’ORNELLAS
Archevêque de Rennes